Chapitre 42
LA GESTION FINANCIÈRE : La création de l'entreprise ou le financement des start-up

TOUTES LES PARTIES

Stade le plus risqué de la vie économique, la création d’entreprise a des aspects financiers fortement influencés par ses particularités: volatilité extrême de l’actif économique car le plus souvent le modèle économique est à bâtir, d’où une valeur hautement spéculative et instable; besoin de financements externes car l’autofinancement est rarement positif avant plusieurs années; rôle crucial du créateur véritable démiurge dont le comportement est à l’opposé de celui prôné par le MEDAF; des investisseurs plus fortement impliqués qu’ils ne le sont dans un investissement coté afin d’aider l’entrepreneur par leurs conseils et réseaux.

Face au risque très fort de la création d’entreprise, le mode de financement quasi exclusif doit être les capitaux propres car eux seuls donnent à l’entrepreneur le temps nécessaire pour valider son concept, trouver son modèle économique, ce qui est rarement obtenu du premier coup. Le plus souvent, ce financement par capitaux propres est apporté en plusieurs tours de financement à la condition que l’entreprise ait validé à chaque fois une nouvelle étape de son développement. Ceci laisse espérer à l’entrepreneur et aux investisseurs des tours précédents une dilution dans de meilleures conditions de prix. Du goodwill est payé à l’entrée par les investisseurs. Les fondateurs sont ainsi moins dilués, mais prennent en contrepartie un risque important de grippage en cas de dérapage significatif du plan d’affaires, qui est la règle plutôt que l’exception en matière de création d’entreprise.

Fonction du stade de développement atteint par la jeune entreprise, ses investisseurs seront, outre le ou les fondateurs, leurs proches, des business angels, des fonds de capital risque financiers ou industriels puis, en cas de succès, la Bourse. Sauf si l’entreprise utilise des actifs à la valeur indépendante de son exploitation, la dette n’a pas de place dans le financement des start-up.

Les pactes d’actionnaires propres à la jeune entreprise comprennent principalement des clauses liées aux fondateurs, à la conséquence de l’éventuel goodwill payé à l’entrée, à la liquidité de l’investissement et à l’accès à l’information.

En matière de gestion financière, l’accent est mis sur le niveau de liquidités à l’actif afin de mesurer le nombre de mois avant un nouveau tour de financement dont le timing, ni trop tôt, ni trop tard, est crucial.

Enfin, en matière d’évaluation, la quasi-impossibilité d’établir des prévisions fiables a conduit les praticiens à renoncer aux méthodes habituelles pour développer une méthode hybride entre celle des multiples et l’actualisation des flux de trésorerie disponible, ou tout simplement un multiple des fonds levés à un stade plus préliminaire.

 

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