Chapitre 44
LA GESTION FINANCIÈRE : L'organisation d'un groupe

L’organisation d’un groupe évolue au cours du temps en fonction de sa stratégie et de ses contraintes. Si la simplicité et la lisibilité sont gages de bonne valorisation, il peut arriver que le groupe s’éloigne de cette ligne pendant une durée plus ou moins longue.

La diversification des activités est plus fréquente pour un groupe contrôlé par un actionnaire qui réduit ainsi son risque, que pour une entreprise cotée sans actionnaire dominant pour laquelle la pression des investisseurs, qui apprécient peu la diversification qu’ils peuvent réaliser eux-mêmes, est forte. A défaut, la décote de conglomérat en est la sanction.

La cotation en Bourse permet aux actionnaires de trouver une certaine liquidité pour leur investissement dans l’entreprise. Celle-ci n’est cependant réelle que pour les grandes entreprises ou seulement au moment de l’introduction en Bourse pour les plus petites. Pour l’entreprise, l’introduction en Bourse permet d’accéder à de nouvelles sources de financement, d’améliorer sa notoriété et d’intéresser ses dirigeants et employés à l’évolution de sa valeur. Elle implique cependant d’avoir une stratégie liée aux paramètres financiers.

Ouvrir le capital de filiales à des actionnaires minoritaires offre un levier pour lever des fonds, permet d’extérioriser la valeur d’un actif et de faciliter sa croissance externe, peut préparer une cession par étapes, permet de prendre plus de risques, de s’appuyer sur un partenaire proposant des synergies et de motiver les salariés de la filiale. À trop y recourir, l’entreprise prend le risque de devenir une holding avec la décote qui va avec.

Être minoritaire dans une autre entreprise est le plus souvent pour un groupe non financier une option sur de futurs développements, même si d’un point de vue financier, ces participations sont souvent mal valorisées car mal connues et identifiées par les investisseurs.

Il paraît être un bon principe de gestion financière que la maison-mère d’un groupe soit celle qui s’endette pour reprêter à ses filiales et que son endettement net à son niveau soit le plus faible possible pour garder de la flexibilité financière.

Pendant longtemps, les groupes internationaux ont été structurés pour réduire les frottements fiscaux liés à la remontée des dividendes des filiales. Les prix de cession interne, moyen de déplacer la marge dans le groupe souvent en fonction de considérations fiscales, ont pris le relais dans la structuration des groupes. Ils sont aujourd’hui  sur la sellette car leur manipulation est de moins en moins socialement acceptable et est désormais strictement encadrée par les États.

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