Chapitre 26
LES INVESTISSEURS ET LA LOGIQUE DES MARCHÉS FINANCIERS : Les titres hybrides

Les produits hybrides semblent souvent être des capitaux propres alors qu’ils ne le sont pas le plus souvent : une obligation convertible non convertie restera de la dette, une obligation à bon de souscription est une dette…

Bon nombre d’entre eux donnent l’impression de baisser le coût de financement de l’entreprise. C’est une grande erreur de le croire ! Dans des marchés en équilibre, toutes les sources de financement ont le même coût compte tenu du risque pris par l’investisseur. Il ne faut pas se limiter au coût apparent d’une source de financement, mais comprendre son coût global.

De la même façon, ces produits donnent l’impression de faire de la haute finance ; souvent leur utilisation n’est que le témoin des difficultés de l’entreprise ou de celles de placement d’un produit ordinaire.

La théorie de l’agence explique l’existence de ces produits utiles pour résoudre des conflits potentiels entre actionnaires et créanciers ou entre actionnaires-dirigeants et actionnaires externes. La théorie du signal y voit la marque d’une sous-valorisation de l’entreprise qui ne lui permet pas de se financer par augmentation de capital classique.

Le bon de souscription est un titre financier permettant de souscrire pendant une période donnée, dans une proportion et à un prix fixés à l’avance, à un autre titre financier. Un bon de souscription peut être attaché à l’émission d’une action (ABSA) ou d’une obligation (OBSA) ou être distribué « gratuitement ». D’un point de vue conceptuel, un bon est assimilable à une option d’achat (call) vendue par une société sur des actions (BSA) ou obligations (BSO) à émettre. Le bon permet de réaliser une augmentation de capital en organisant une dilution progressive.

L’obligation convertible est une obligation classique, en général à taux fixe, qui donne au souscripteur, pendant la période de conversion, la possibilité de l’échanger contre une ou plusieurs actions de la société émettrice. Sa valeur s’analyse comme la somme de la valeur d’une obligation classique et de la valeur d’une option d’achat d’actions dont le prix d’exercice est le prix de remboursement.

L’obligation convertible est émise avec un taux facial apparent moins élevé que celui d’une dette classique. Cela ne constitue pas un avantage pour l’entreprise, mais la simple contrepartie de l’option d’achat consentie « gratuitement » à l’investisseur.

Les actions de préférence, les titres hybrides, les prêts participatifs,les obligations remboursables en actions sont d’autres catégories de titres hybrides.

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